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Le Sphinx
Inutile de fermer les yeux, de détourner la tête. Car ce n’est ni par le chant, ni par le regard que j’opère. Mais, plus adroit qu’un aveugle, plus rapide que le filet des gladiateurs, plus subtil que la foudre, plus raide qu’un cocher, plus lourd qu’une vache, plus sage qu’un élève tirant la langue sur des chiffres, plus gréé, plus voilé, plus ancré, plus bercé qu’un navire, plus incorruptible qu’un juge, plus vorace que les insectes, plus sanguinaire que les oiseaux, plus nocturne qu’un œuf, plus ingénieux que les bourreaux d’Asie, plus fourbe que le cœur, plus désinvolte qu’une main qui triche, plus fatal que les astres, plus attentif que le serpent qui humecte sa proie de salive ; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule, j’enroule de telle sorte qu’il me suffira de vouloir ces noeuds pour les faire et d’y penser pour les tendre ou pour les détendre ; si mince qu’il t’échappe, si souple que tu t’imagineras être victime de quelque poison, si dur qu’une maladresse de ma part t’amputerait, si tendu qu’un archet obtiendrait entre nous une plainte céleste ; bouclé comme la mer, la colonne, la rose, musclé comme la pieuvre, machiné comme les décors du rêve, invisible surtout, invisible et majestueux comme la circulation du sang des statues, un fil qui te ligote avec la volubilité des arabesques folles du miel qui tombe sur du miel.
Œdipe
Lâche-moi
Le Sphinx
Et je parle, et je travaille, je dévide, je déroule, je calcule, je médite, je tresse, je vanne, je tricote, je natte, je croise, je passe, je repasse, je noue et dénoue et renoue, retenant les moindres nœuds qu’il me faudra te dénouer ensuite sous peine de mort ; et je serre, je desserre, je me trompe, je reviens sur mes pas, j’hésite, je corrige, enchevêtre, désenchevêtre, délace, entrelace, repars ; et j’ajuste, j’agglutine, je garrotte, je sangle, j’entrave, j’accumule, jusqu’à ce que tu te sentes, de la pointe des pieds à la racine des cheveux, vêtu de toutes les boucles d’un seul reptile dont la moindre respiration coupe la tienne et te rende pareil au bras inerte sur lequel un dormeur s’est endormi.
Oedipe
Laisse-moi! Grâce
Commentaire :
Pièce en quatre actes et en prose de Jean Cocteau (1889-1963), La Machine
infernale fut créée à Paris à la Comédie
des Champs-Élysées le 10 avril 1934, et publiée
à Paris chez Grasset la même année.
Thèbes, un chemin de ronde sur les remparts. Deux soldats ont vu un spectre.
C’est celui de Laïus. Accompagnée de Tirésias, Jocaste
vient se renseigner sur cette apparition. Mais c’est en vain que Laïus
tente de prévenir sa veuve du danger qui la menace La nuit, en un lieu
écarté, Œdipe s’entretient avec une jeune fille de
dix-sept ans qui tente de le séduire. D’abord, il ne reconnaît
pas en elle le Sphinx. Puis, celle-ci se présente : Œdipe se
retrouve bien face à face avec le monstre de la mythologie grecque. Tous
les éléments du mythe se retrouvent donc dans la pièce
de Cocteau et une « voix », rappel du chœur antique,
vient rappeler au début de chaque acte les éléments du
mythe permettant au spectateur de situer l’action. La rencontre entre
le protagoniste et le monstre occupe le deuxième acte de la pièce.
L’extrait proposé se compose d’une double tirade du sphinx
déclinant les attributs de celui-ci et ses pouvoirs, devant un Œdipe
muet, sidéré, ensorcelé peut-être. Il conviendra
de voir ici en quoi Jean Cocteau reprend et retravaille le mythe antique qui
a déjà connu plusieurs adaptations dans la littérature
post-antique.
Nous verrons dans une première partie....
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