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Extrait étudié :
Albert Cohen naît à Corfou mais ses parents, petits commerçants juifs, quittent la Grèce en 1900 pour s’installer à Marseille.
Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été,
elle et moi, tout jeune garçon. On n’était pas riches et
le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous. Ce tour, que le tramway
faisait en une heure, c’était, en été, nos villégiatures,
nos mondanités, nos chasses à courre. Elle et moi, deux faibles
et bien vêtus, et aimants à en remontrer à Dieu. Je revois
un de ces dimanches. Ce devait être à l’époque du
président Fallières, gros rouge ordinaire, qui m’avait fait
frissonner de respect lorsqu’il était venu visiter notre lycée.
« Le chef de la France », m’étais-je répété,
avec une chair de poule d’admiration.
En ce dimanche, ma mère et moi nous étions ridiculement bien habillés
et je considère avec pitié ces deux naïfs d’antan,
si inutilement bien habillés, car personne n’était avec
eux, personne ne se préoccupait d’eux. Ils s’habillaient
très bien pour personne ? Moi, en inopportun costume de petit prince
et avec un visage de fille, angélique et ravi à me faire lapider.
Elle, reine de Saba déguisée en bourgeoise, corsetée, émue
et un peu égarée d’être luxueuse. Je revois ses longs
gants de dentelle noire, son corsage à ruches avec des plissés,
des bouillons et des fronces, sa voilette, son boa de plumes, son éventail,
sa longue jupe à taille de guêpe et à volants qu’elle
soutenait de la main et qui découvrait des bottines à boutons
de nacre avec un petit rond de métal au milieu. Bref, pour cette promenade
dominicale, on s’habillait comme des chanteurs d’après-midi
mondaine et il ne nous manquait que le rouleau de musique à la main.
Arrivés à l’arrêt de La Plage, en face d’un
casino rongé d’humidité, on prenait place solennellement,
émotifs et peu dégourdis, sur des chaises de fer et devant une
table verte. Au garçon de la petite baraque, qui s’appelait « Au
Kass’Kroutt’s3, on demandait timidement une bouteille de bière,
des assiettes, des fourchettes et, pour se le concilier, des olives vertes.
Le garçon parti, c’est-à-dire le danger passé, on
se souriait ave satisfaction, ma mère et moi, un peu empotés.
Elle sortait alors les provisions emballées et elle me servait, avec
quelques gêne si d’autres consommateurs nous regardaient, toutes
sortes de splendeurs orientales, boulettes aux épinards, feuilletés
au fromage, boutargue, rissoles aux raisins de Corinthe et autres merveilles.
Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la
veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu’ele repassait
en fredonnant un air de Lucie de Lammermoor, qu’elle irait demain avec
son fils au bord de la mer. Elle est morte
Biographie de l’auteur :
Albert Cohen est né le 16 août 1895 à Corfou, une île grecque à l'entrée de l'Adriatique. Il y reste jusqu'en 1900, date à laquelle sa famille est chassée par un pogrom. Il habite ensuite à Marseille. Il fréquente le lycée Thiers où il se lie d'amitié avec Marcel Pagnol, qui parle de lui dans ses Souvenirs d'enfance (Le château de ma mère et Le temps des secrets). En 1905, à 10 ans, insulté par un camelot qui lui dit de « rentrer chez lui », il découvre l'antisémitisme.
Sa carrière de haut fonctionnaire international :
Il entreprend ensuite des études de droit à Genève, en
Suisse. En 1919, il devient citoyen suisse. En 1926, il entre au Bureau international
du travail, secrétariat permanent de l'OIT (institution internationale
créée au lendemain de la Première guerre mondiale).
En 1943, il devient conseiller juridique du Comité intergouvernemental
pour les réfugiés, créé en 1938 par la Conférence
internationale d'Évian, ancêtre de l'actuel Haut Commissariat pour
les réfugiés. Il y participe à la rédaction de l'accord
international du 15 octobre 1946 portant statut des réfugiés.
Il devient ensuite directeur de division à l'ONU.
Quand il prend sa retraite, il s'installe à Genève avec sa troisième
femme, Bella. Il y meurt le 4 octobre 1981.
Son œuvre :
« La nécessité première de mes livres a été
de dire mon amour pour le peuple juif, de dire sa grandeur. »
En 1921, Cohen publie Paroles juives, un recueil de poèmes. Il publie
ensuite un roman, Solal (1930), premier volume d'un cycle que Cohen a pensé
un temps intituler La geste des Juifs, ou Solal et les Solal. Solal, préfigurant
en quelque sorte Belle du seigneur, raconte la jeunesse du jeune juif Solal
sur l'île grecque de Céphalonie, ainsi que ses premières
amours. Suivront ensuite Mangeclous (1938) et Les Valeureux (1969), récits
truculents mettant en scène un groupe de Juifs, parents de Solal, sur
l'île de Céphalonie.
En 1968, c'est son œuvre la plus connue, Belle du seigneur, qui remporte
le Grand Prix de l'Académie française. On y retrouve Solal, cette
fois en Suisse, où il s'éprend d'Ariane, la femme d'un petit fonctionnaire
de la SDN. Dénonciation virulente de l'amour passion, le roman peint
aussi avec férocité la médiocrité de la bureaucratie
de la SDN ou encore de la bourgeoisie genevoise.
Parmi ses autres œuvre figurent Le livre de ma mère (1954), hommage
à sa mère, ou encore Ô vous, frères humains (1972)
et Carnets (1979), ses derniers écrits, tous deux autobiographiques.
Commentaire du texte :
Albert Cohen est un écrivain suise d'origine grecque. Il publia en 1954
son autobiographie intitulée "Le livre de ma mère".
Ce roman est le témoignage extraordinaire d'un fils, évoquant
la tendresse, la vénération et les regrets qu'il a à l'égard
de sa mère.
Le passage étudié se situe au chapitre VI, ce chapitre raconte
les attitudes qu'ils avaient à leur arrivé à Marseille.
Plus précisemment, l'extrait représente leur promenade du dimanches
du dimanche, à l'époque du président Armand Fallières.
Dans ce texte nous pourrons donc étudier....
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