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Extrait étudié :
- Dieu, que tu as l'air bête en ce moment ma fille !... Tu m'écoutes
?
- Oui, maman...
- Donc, nous avions fait un grand tour, par une de ces chaleurs ! J'étais
énorme, et je me trouvais lourde. Nous rentrions au pas, et j'avais coupé
des genêts fleuris, je me rappelle... Nous voilà arrivés
à la hauteur du cimetière, - non, ce n'est pas une histoire de
revenants, - quand un nuage, un vrai nuage du Sud, marron roux, avec un petit
ourlet de mercure tout autour, se met à monter plus vite dans le ciel,
tonne un bon coup, et crève en eau comme un seau percé ! Antoine
descend et veut lever la capote pour m'abriter. Je lui dis : "Non, le plus
pressé c'est de tenir la jument à la tête : si la grêle
vient, elle s'emballera pendant que vous lèverez la capote." Il
tient la jument qui dansait un peu sur place, mais je lui parlais, tu comprends,
comme s'il n'avait ni plu ni tonné, je lui parlais sur un ton de beau
temps et de promenade au pas. Et je recevais un aga d'eau incroyable, sur ma
malheureuse petite ombrelle en soie...Le nuage passé, j'étais
assise dans un bain de siège, A
ntoine trempé, et la capote pleine d'eau, d'une eau chaude, une eau à
dix huit ou vingt degrés. Et quand Antoine a voulu viré la capote,
nous y avons trouvé quoi ? Des grenouilles minuscules, vivantes, au moins
trente grenouilles apportées à travers les airs par un caprice
du Sud, par une trombe chaude, une de ces tornades dont le pied en pas de vis
ramasse et porte à cent lieues un panache de sable, de graines, d'insectes...
J'ai vu cela, moi, oui !
Elle brandissait le peigne de fer qui servait à carder la chevelure de
la havanaise et les angoras. Elle ne s'étonnait pas que les prodiges
météorologiques l'eussent attendue au passage, et tutoyée.
Vous croirez sans peine qu'à l'appel de Sido le vent du Sud se levait
devant les yeux de mon âme, tors sur ton pas de vis, empanaché
de graines, de sable, de papillons morts, raciné au désert de
Libye... Sa tête indistincte et désordonnée s'agitait, secouant
l'eau et la pluie des grenouilles tièdes... Je suis capable encore de
le voir.
- Mais que tu as donc l'air bête aujourd'hui ma fille !... D'ailleurs
tu es beaucoup plus jolie quand tu as l'air bête. C'est dommage que cela
t'arrive si rarement. Tu pèches déjà, comme moi, par excès
d'expression. J'ai toujours l'air, quand j'égare mon dé, d'avoir
perdu un parent bien-aimé...Quand tu prends l'air bête tu as les
yeux plus grands, la bouche entrouverte et tu rajeunis...A quoi penses tu?
- A rien maman...
- Je ne te crois pas, mais c'est très bien imité.Vraiment très
bien, ma fille.Tu es un miracle de gentillesse et de fadeur!
Je tressaillais, je rougisssais sous la louange piquante, l'oeil acéré,
la voix aux finales hautes et justes.Elle ne m'appelait ma fille que pour souligner
une critique ou une réprimande...Mais la voix, le regard étaient
prompts à changer:
- O mon joyau-tout-en-or!Ce n'est pas vrai, tu n'es ni bête ni jolie,
tu es seulement ma petite incomparable!...Où vas tu?
Comme à tout les inconstant l'absolution me donnait des ailes, et dûment
embrassée, légère, j'apprétait déjà
ma fuite.
- Ne t'en va pas loin à cette heure ci!Le soleil se couche dans...
Elle ne consultait pas la montre mais la hauteur du soleil sur l'horizon et
la fleur de tabac ou le datura, assoupis tout le jour et que le soir éveillait
- ...dans une demi heure, le tabac blanc embaume déjà...Veux-tu
porter des aconits, des ancolies et des campanules chez Adrienne Saint-Aubin,
et lui rendre LA revue des deux Mondes?...Change de rublan, mets en un bleu
pâle...Tu as un tein pour le bleu pâle, ce soir.
Changer de ruban-jusqu'à l'âge de 22 ans on m'a vu coiffée
de ce large ruban, noué autour de la tête, "à la Vigée-Lebrun"
disait ma mère-et porter un message de fleurs: ainsi ma mère m'avertissait
que j'étais, pendant une heure, un jour, particulièrement jolie,
et qu'elle s'enorgueillissait de moi.Le ruban en papillon épanoui au_dessus
de mon front, quelques cheveux ramenés sur les tempes, je prenais les
fleurs à mesure que Sido les coupait....
Commentaire :
Recueil de souvenirs de Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954),
Sido fut publié à Paris en 1930. Une première version,
plus courte, avait été publiée en 1929, sous le titre Sido
ou les Points cardinaux. Dans le prolongement de la Maison de Claudine et de
la Naissance du jour, Sido est consacré à l’évocation
de l’enfance de Colette. L’ouvrage, placé par son titre sous
les auspices maternels, rend hommage à Sidonie, la mère de l’auteur.
Dans le cadre tutélaire de la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette
met en scène la vie de sa famille, pittoresque et attachante.
Œuvre nostalgique et joyeuse en même temps, Sido fait revivre le
paradis perdu de l’enfance. Remparts dressés contre le temps et
la mort, le souvenir et l’écriture restituent un univers que son
irrémédiable abolition a rendu idéal et intelligible: «Il
faut du temps à l’absent pour prendre sa vraie forme en nous. Il
meurt — il mûrit, il se fixe. “C’est donc toi? Enfin...
Je ne t’avais pas compris.” Il n’est jamais trop tard, puisque
j’ai pénétré ce que ma jeunesse me cachait autrefois.»
L’entreprise littéraire, qui participe d’un «prurit
de posséder les secrets d’un être à jamais dissous»,
répond à une volonté de reconstruction, de déchiffrement
et de conquête de l’identité des autres et de soi-même:
«J’épelle, en moi, ce qui est l’apport de mon père,
ce qui est la part maternelle.» Ainsi, l’évocation des figures
parentales permet à Colette de mieux saisir la singulière alchimie
de sa propre personnalité.
Nous sommes ici dans la première partie de l’œuvre, intitulée
« Sido », où la narratrice évoque...
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