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Résumé de l’acte I
Deux amis d’enfance se retrouvent.
Un chœur alterné de paysans accueille avec ironie le bedonnant précepteur Blazius et l’osseuse dame Pluche, qui annonce la prochaine arrivée au château de Perdican, fils du baron, et de Camille, sa nièce. Le baron révèle à Blazius et à Bridaine le curé du village, son projet de marier les jeunes gens. Mais dès leur première rencontre, un désaccord apparaît entre eux ; et un peu plus tard Camille reste insensible lorsque son cousin évoque pour elle leur communs souvenirs d’enfance. Dépité, Perdican emmène souper au château la jeune paysanne Rosette, sœur de lait de Camille ; et le baron est stupéfait en apprenant que son fils fait la cour avec l’une de ses vassales.
Texte étudié :
Le choeur. Doucement bercé sur sa mule fringante, messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris, vêtu de neuf, l’écritoire au côté. Comme un poupon sur l’oreiller, il se ballotte sur son ventre rebondi, et, les yeux à demi fermés, il marmotte un Pater noster dans son triple menton. Salut, maître Blazius, vous arrivez au temps de la vendange, pareil à une amphore antique.
Maître Blazius. Que ceux qui veulent apprendre une nouvelle d’importance
m’apportent ici premièrement un verre de vin frais.
Le choeur. Voilà notre plus grande écuelle ; buvez, maître
Blazius ; le vin est bon ; vous parlerez après.
Maître Blazius. Vous saurez, mes enfants, que le jeune Perdican, fils
de notre seigneur, vient d’atteindre à sa majorité, et qu’il
est reçu docteur à Paris. Il revient aujourd’hui même
au château, qu’on ne sait que lui répondre les trois quarts
du temps. Toute sa gracieuse personne est un livre d’or ; il ne voit pas
un brin d’herbe à terre, qu’il ne vous dise comment cela
s’appelle en latin ; et quand il fait du vent ou qu’il pleut, il
vous dit tout clairement pourquoi. Vous ouvririez des yeux grands comme la porte
que voilà, de le voir dérouler un des parchemins qu’il a
coloriés d’encres de toutes couleurs, de ses propres mains et sans
en rien dire à personne. Enfin c’est un diamant fin des pieds à
la tête, et voilà ce que je viens annoncer à Monsieur le
baron. Vous sentez que cela me fait quelque honneur, à moi, qui suis
son gouverneur depuis l’âge de quatre ans ; ainsi donc, mes bons
amis, apportez une chaise que je descende un peu de cette mule-ci sans me casser
le cou ; la bête est tant soit peu rétive, et je ne serais pas
fâché de boire encore une gorgée avant d’entrer.
Le choeur. Buvez, maître Blazius, et reprenez vos esprits. Nous avons
vu naître le petit Perdican, et il n’était pas besoin, du
moment qu’il arrive, de nous en dire si long. PUissions-nous retrouver
l’enfant dans le coeur de l’homme.
Maître Blazius. Ma foi, l’écuelle est vide ; je ne croyais
pas avoir tout bu. Adieu ; j’ai préparé, en trottant sur
la route, deux ou trois phrases sans prétention qui plairont à
monseigneur ; je vais tirer la cloche. (Il sort.)
Le choeur. Durement cahotée sur son âne essoufflé, dame
Pluche gravit la colline ; son écuyer transi gourdine à tour de
bras le pauvre animal, qui hoche la tête, un chardon entre les dents.
Ses longues jambes maigres trépignent de colère, tandis que, de
ses mains osseuses, elle égratigne son chapelet. Bonjour donc, dame Pluche
; vous arrivez comme la fièvre, avec le vent qui fait jaunir les bois.
Dame Pluche. Un verre d’eau, canaille que vous êtes ! un verre d’eau
et un peu de vinaigre !
Le choeur. D’où venez-vous, Pluche, ma mie ? Vos faux cheveux sont
couverts de poussière ; voilà un toupet de gâté,
et votre chaste robe est retroussée jusqu’à vos vénérables
jarretières.
Dame Pluche. Sachez, manants, que la belle Camille, la nièce de votre
maître, arrive aujourd’hui au château. Elle a quitté
le couvent sur l’ordre exprès de monseigneur, pour venir en son
temps et lieu recueillir, comme faire se doit, le bon bien qu’elle a de
sa mère. Son éducation, Dieu merci, est terminée ; et ceux
qui la verront auront la joie de respirer une glorieuse fleur de sagesse et
de dévotion. Jamais il n’y a rien eu de si pur, de si ange, de
si agneau et de si colombe que cette chère nonnain ; que le seigneur
Dieu du ciel la conduise ! Ainsi soit-il ! Rangez-vous, canaille ; il me semble
que j’ai les jambes enflées.
Le choeur. Défripez-vous, honnête Pluche ; et quand vous prierez
Dieu, demandez de la pluie ; nos blés sont secs comme vos tibias.
Dame Pluche. Vous m’avez apporté de l’eau dans une écuelle
qui sent la cuisine ; donnez-moi la main pour descendre ; vous êtes des
butors et des malappris. (Elle sort.)
Le choeur. Mettons nos habits du dimanche, et attendons que le baron nous fasse
appeler. Ou je me trompe fort, ou quelque joyeuse bombance est dans l’air
aujourd’hui. (Ils sortent.)
Alfred De Musset, On ne badine pas avec l’amour, Acte I, scène 1
Commentaire composé :
Introduction :
Une des particularités de la comédie de Musset est qu’elle
tend vers le drame tout en intégrant des bouffons et des pantins. On
ne badine pas avec l’amour fut publiée dans la revue des Deux Mondes
en 1834, mais pas représentée avant 1861, donc après la
mort de Musset. Cette pièce fut composée à l’époque
du voyage en Italie avec George Sand, juste avant leur rupture. Cette pièce
en prose, est le reliquat d’une première version versifiée
avec un chœur à l’antique. La présence d’un chœur
fait pencher la pièce vers le genre noble qui s’accommode mal avec
le caractère général de la pièce : On ne badine
pas avec l’amour est une comédie en prose qui finit mal.
Cette pièce comporte une quinzaine de décors, mais fut très
jouée au XX°s ; on y remarque parmi les influences diverses, Le Dépit
amoureux de Molière, et certaines comédies de Shakespeare.
Ici nous sommes à la scène d’exposition ; le lecteur est
en proie à certaines attentes : des renseignements sur l’intrigue,
une annonce des choix dramaturgiques. Tout le problème de Musset sera
de se situer par rapport à Molière et à Shakespeare. Le
titre « On ne badine pas avec l’amour » constitue un aphorisme
qui allie les deux tons de la pièce : la légéreté
du badinage et le sérieux de l’avertissement. Mais une troisième
tonalité se dessine : le comique de la farce. Entre comique de farce,
comique badin et gravité du drame, quel équilibre se créé
dans ce prologue ?
Nous verrons tout d’abord....
Plan :
Introduction
I L’intrigue de comédie :
A/ Des personnages de comédie
B/ Des jeunes premiers de comédie
C/ Une entrée dans le monde
II Prémisses d’un conflit
A/ Une opposition de caractère
B/ Une opposition de monde
C/ Une opposition théâtralisée
III La recherche d’un équilibre
A/ La tentation lyrique
B/ La tentation tragique
C/ Le processus de dissonance
Conclusion
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Les corrigés permettent, d'acquérir des méthodes de rédaction, et de prendre conscience des attentes du correcteur mais ils ne sont pas forcément une aide à long terme. N'oubliez pas que l'objectif est d'arriver à construire un devoir pour le jour du baccalauréat. Vous n'aurez plus internet sous la main. Il faut donc que la consultation des corrigés vous aide à vous préparer à cette épreuve. Cela ne doit pas être une solution de facilité. Je vous suggère donc de n'avoir recours à ces corrigés qu'après avoir fait l'effort de construire votre propre réflexion. Et si le corrigé qui est proposé ne va pas dans le sens de ce que vous avez fait n'en déduisez pas automatiquement que votre travail n'est pas correct. Au contraire, c'est l'occasion de réfléchir aux choix qui ont été faits par le correcteur et à vos propres choix. Vous pouvez en discuter avec votre professeur. Enfin, n'attendez pas que votre prof vous fasse tout le travail. Rappelez-vous qu'il peut y avoir de bons devoirs très différents entre eux.
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