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COMMENTAIRE COMPOSE : Raymond Queneau, Chêne et chien, 1937.
Texte étudié :
[Raymond Queneau naît au Havre en 1903 dans un milieu modeste. II deviendra l'un des auteurs les plus connus de son époque. Toute son œuvre a consisté à inventer de nouvelles formes et à exploiter toutes les ressources poétiques du langage.]
Je naquis au Havre un vingt et un février
en mil neuf cent et trois.
Ma mère était mercière et mon père mercier :
ils trépignaient de joie.
Inexplicablement je connus l'injustice
et fus mis un matin
chez une femme avide et bête, une nourrice,
qui me tendit son sein.
De cette outre de lait j'ai de la peine à croire
que j'en tirais festin
en pressant de ma lèvre une sorte de poire,
organe féminin.
Et lorsque j'eus atteint cet âge respectable
vingt-cinq ou vingt-six mois,
repris par mes parents, je m'assis à leur table.
[...]
Mon père débitait des toises1 de soieries,
des tonnes de boutons,
des kilos d'extrafort2 et de rubanneries
rangés sur des rayons.
Quelques filles l'aidaient dans sa fade besogne
en coupant des coupons
et grimpaient à l'échelle avec nulle vergogne,
en montrant leurs jupons.
Ma pauvre mère avait une âme musicienne
et jouait du piano;
on vendait des bibis3 et de la valencienne4
au bruit de ses morceaux.
Jeanne Henriette Evodie envahissaient la cave
cherchant le pétrolin,
sorte de sable huileux avec lequel on lave
le sol du magasin.
J'aidais à balayer cette matière infecte,
on baissait les volets,
à cheval sur un banc je criais « à perpette »5
(comprendre : éternité).
Ainsi je grandissais parmi ces demoiselles
en reniflant leur sueur
qui fruit de leur travail perlait à leurs aisselles :
je n'eus jamais de sœur.
Raymond Queneau, Chêne et chien, 1937.
1. toise : mesure de longueur, environ deux mètres.
2. extrafort : ruban dont on garnit intérieurement les coutures.
3. bibi : petit chapeau de femme.
4. valencienne : dentelle fine fabriquée à Valenciennes.
5. « à perpette » : familier, pour « à perpétuité
».
Le commentaire composé :
Introduction :
Sous le titre Si tu t’imagines (1920-1948), emprunté à
la chanson que l’interprétation de Juliette Gréco rendit
célèbre, Queneau a rassemblé et réaménagé
superficiellement trois recueils précédemment parus chez différents
éditeurs : Chêne et chien (Denoël, 1937), les Ziaux (Gallimard,
1943) et L’Instant fatal (Aux nourritures terrestres, 1946)
Indissociable de son activité romanesque, la pratique poétique
procède chez Queneau d’une même origine, d’où
ce sous-titre de «roman en vers» attribué à Chêne
et Chien, où la confusion des genres se trouve revendiquée comme
projet d’écriture, alors que l’œuvre s’inscrit
dans un cycle autobiographique précisément romanesque inauguré
par les Derniers Jours (1936) et poursuivi avec Odile (1937). Toutefois, loin
de s’envelopper dans les détours et les masques du romanesque,
la part autobiographique se révèle ici traitée avec une
nudité arrogante, tandis que la structure en trois parties — des
souvenirs d’enfance et de jeunesse, la relation d’une analyse psychanalytique
et enfin «la Fête au village» — ne se développe
pas selon la dialectique supposée de l’ordre romanesque non plus
que selon les codes attendus du «pacte autobiographique». Nous sommes
ici à l’incipit de ce « roman en vers » : quel projet
de lecture se dégage de ce texte ? Entre prose et poésie, la part
autobiographique s’effiloche. Il s’agira donc de voir la dimension
de l’autobiographique dans un texte qui semble fuir cette définition
de l’œuvre.
Nous verrons dans une première partie....
Plan du commentaire :
Intro
I La dimension autobiographique de l’incipit
A/ Structure du texte : de la naissance à l’enfance
B/ La famille de l’enfant
- une mère effacée
- un père mercier
- la sœur absente
C/ Humour et nostalgie : l’instauration d’un fragile équilibre
II La poétisation du fait autobiographique
A/ Prose et vers : se dire par le vers
B/ La métaphorisation du fait supposé réel
C/ Le « roman en vers » : entre autobiographie, roman, poésie.
Un pacte de lecture inédit.
Conclusion
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