corrige

Fiches de Fran�ais - Commentaires compos�s corrig�s - Autres textes - Demander un corrig� - Lexique litt�raire

Les auteurs principaux :

Anouilh - Aubign� - Apollinaire - Aragon - Balzac - Baudelaire - Beaumarchais - Beckett - Bernanos - Brecht - Cadou - Camus - Céline - Cendrars - Chateaubriand - Claudel - Corbi�re - Cohen - Colette - Corneille - Desnos - Diderot - Du Bellay - Eluard - F�nelon - Flaubert - Fontenelle - Giono - Giraudoux - Gogol -Hérédia - Hugo - Huysmans - Ionesco -Juliet - La Bruy�re - Laclos - La Fayette - La Fontaine - Laforgue - Lamartine- Lesage - Mallarm� - Malraux - Marivaux - Marot - Maupassant - Mauriac - Michaux - Moli�re - Montesquieu - Musset - Nerval - Pascal -Ponge - Pr�vert - Pr�vost - Proust - Rabelais - Racine - Rimbaud - Ronsard - Rousseau - Roy - Saint-Amant - Sand - Sarraute - Sartre - Senghor - Shakespeare - Stendhal - Supervielle -Vallès - Verlaine - Vigny - Voltaire - Zola

____________________________________________________________________________________________________

Commentaire composé : Hugo : Les misérables : Fantine et Marguerite

Texte étudié :

Victor Hugo, Les Misérables, 1862.

[Dans ce roman, Fantine, modeste couturière à domicile, rencontre de plus en plus de difficultés financières pour nourrir sa fille Cosette, qu’elle a été obligée de confier à un couple de gens malhonnêtes et rusés, les Thénardier. Pour payer les frais d’une maladie inventée par ces derniers, Fantine doit vendre ses cheveux, puis deux dents. C’est ainsi que Marguerite, une collègue de travail, la découvre un matin.]

 Fantine depuis la veille avait vieilli de dix ans.
- Jésus ! fit Marguerite, qu’est-ce que vous avez Fantine ?
- Je n’ai rien, répondit Fantine. Au contraire. Mon enfant ne mourra pas de cette affreuse maladie, faute de secours. Je suis contente.
En parlant ainsi, elle montrait à la vieille fille deux napoléons1 qui brillaient sur la table.
- Ah, Jésus Dieu ! dit Marguerite. Mais c’est une fortune ! Où avez-vous eu ces louis d’or ?
- Je les ai eus, répondit Fantine.
 En même temps elle sourit. La chandelle éclairait son visage. C’était un sourire sanglant. Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres, et elle avait un trou noir dans la bouche.
 Les deux dents étaient arrachées.
 Elle envoya les quarante francs à Montfermeil2.
 Du reste c’était une ruse des Thénardier pour avoir de l’argent. Cosette n’était pas malade.
Fantine jeta son miroir par la fenêtre. Depuis longtemps elle avait quitté sa cellule3 du second pour une mansarde fermée d’un loquet sous le toit ; un de ces galetas4 dont le plafond fait angle avec le plancher et vous heurte à chaque instant la tête. Le pauvre ne peut aller au fond de sa chambre comme au fond de sa destinée qu’en se courbant de plus en plus. Elle n’avait plus de lit, il lui restait une loque qu’elle appelait sa couverture, un matelas à terre et une chaise dépaillée. Un petit rosier qu’elle avait s’était desséché dans un coin, oublié. Dans l’autre coin, il y avait un pot à beurre à mettre l’eau, qui gelait l’hiver, et où les différents niveaux de l’eau restaient longtemps marqués par des cercles de glace. Elle avait perdu la honte, elle perdit la coquetterie. Dernier signe. Elle sortait avec des bonnets sales. Soit faute de temps, soit indifférence, elle ne raccommodait plus son linge. A mesure que les talons s’usaient, elle tirait ses bas dans ses souliers. Cela se voyait à de certains plis perpendiculaires. Elle rapiéçait son corset5, vieux et usé, avec des morceaux de calicot6 qui se déchiraient au moindre mouvement. Les gens auxquels elle devait7, lui faisaient « des scènes », et ne lui laissaient aucun repos. Elle les trouvait dans la rue, elle les retrouvait dans son escalier. Elle passait des nuits à pleurer et à songer. Elle avait les yeux très brillants et elle sentait une douleur fixe dans l’épaule, vers le haut de l’omoplate gauche. Elle toussait beaucoup. Elle haïssait profondément le père Madeleine8, et ne se plaignait pas. Elle cousait dix-sept heures par jour; mais un entrepreneur du travail des prisons, qui faisait travailler les prisonnières au rabais, fit tout à coup baisser les prix, ce qui réduisit la journée des ouvrières libres à neuf sous. Dix-sept heures de travail, et neuf sous par jour ! Ses créanciers étaient plus impitoyables que jamais. Le fripier, qui avait repris presque tous les meubles, lui disait sans cesse : Quand me payeras-tu coquine ? Que voulait-on d’elle, bon Dieu ! Elle se sentait traquée et il se développait en elle quelque chose de la bête farouche. Vers le même temps, le Thénardier lui écrivit que décidément il avait attendu avec beaucoup trop de bonté, et qu’il lui fallait cent francs, tout de suite; sinon qu’il mettrait à la porte la petite Cosette, toute convalescente de sa grande maladie, par le froid, par les chemins, et qu’elle deviendrait ce qu’elle pourrait, et qu’elle crèverait, si elle voulait.
- Cent francs, songea Fantine ! Mais où y a-t-il un état9 à gagner cent sous par jour ?
- Allons ! dit-elle, vendons le reste. L’infortunée se fit fille publique10.

1.deux napoléons : pièces d’or.
2. Montfermeil : village où habitent les Thénardier avec Cosette.
3. cellule ; petite chambre.
4. galetas : logement misérable et sordide sous les toits.
5. corset : gaine lacée en tissu résistant, qui serre la taille et le ventre des femmes.
6. calicot : toile de coton assez grossière.
7. devait : devait de l’argent
8. père Madeleine : monsieur Madeleine, riche industriel, ancien employeur de Fantine qu’elle rend, à tort, responsable de la perte de son emploi précédent.
9. état : métier.

Commentaire :

Introduction :

Perçu comme la plus grande figure littéraire du XIXème siècle, Victor Hugo, chef de file des écrivains romantiques, s’est attaché toute sa vie à poser les grands problèmes de la vie sociale. Dans Les Misérables, qu’il termine lors de son exil, il dénonce les injustices, « la dégradation de l’homme par le prolétariat, de la femme par la faim, de l’enfant par la nuit ».Dans cette scène qui en est l’illustration, nous étudierons l’esthétique réaliste puis la dimension sociale de l’écriture.

L'accès au reste du commentaire littéraire est protégé par un code d'accès.

Pour l'obtenir, il vous suffit d'appeler le numéro de téléphone correspondant à votre pays et votre mot de passe vous sera dicté par un robot vocal. Veillez à bien noter quelque part votre numéro d'accès afin de ne pas l'oubier ! Entrez ensuite le code dans le champ en dessous des drapeaux puis cliquez sur "envoyer". Cet appel vous est facturé 1,68 euros. Le code est valable 2 fois !

Si vous rencontrez des probl�mes, contactez-nous.

Pour avoir des accès gratuits envoyez nous vos devoirs ! Plus d'informations



Autres Pays
&

Ce fichier contient un commentaire composé avec introduction, conclusion et transitions rédigées. (5 pages word)


Attention : Le site Lescorriges.com propose des documents qui peuvent vous servir de base ou de modèle dans vos travaux scolaires. Il est vivement conseillé de ne pas les recopier mais seulement de s'en inspirer. Le webmaster de ce site ne saurait en aucun cas être responsable des notes ou des sanctions résultant de l'utilisation de la banque de données du site.

Les corrigés permettent, d'acquérir des méthodes de rédaction, et de prendre conscience des attentes du correcteur mais ils ne sont pas forcément une aide à long terme. N'oubliez pas que l'objectif est d'arriver à construire un devoir pour le jour du baccalauréat. Vous n'aurez plus internet sous la main. Il faut donc que la consultation des corrigés vous aide à vous préparer à cette épreuve. Cela ne doit pas être une solution de facilité. Je vous suggère donc de n'avoir recours à ces corrigés qu'après avoir fait l'effort de construire votre propre réflexion. Et si le corrigé qui est proposé ne va pas dans le sens de ce que vous avez fait n'en déduisez pas automatiquement que votre travail n'est pas correct. Au contraire, c'est l'occasion de réfléchir aux choix qui ont été faits par le correcteur et à vos propres choix. Vous pouvez en discuter avec votre professeur. Enfin, n'attendez pas que votre prof vous fasse tout le travail. Rappelez-vous qu'il peut y avoir de bons devoirs très différents entre eux.


© Lescorriges.com - Tous droits réservés. Toute reproduction complète ou partielle est formellement interdite. Les commentaires de texte, et les fiches hébergées sur le site sont la propriété de lescorriges.com