master88
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(34 ans)
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Post� le 30/12/2005 � 14:58 Charles Cros (1842-1888)
Le Coffret de santal (1873)
« TSIGANE »
Dans la course effarée et sans but de ma vie,
Dédaigneux des chemins déjà frayés, trop longs,
J'ai franchi d'âpres monts, d'insidieux vallons.
Ma trace avant longtemps n'y sera plus suivie.
Sur le haut des sommets que nul prudent n'envie,
Les fins clochers, les lacs, frais miroirs, les champs blonds
Me parlent des pays trop tôt quittés. Allons,
Vite ! Vite ! en avant. L'inconnu m'y convie.
Devant moi, le brouillard recouvre les bois noirs.
La musique entendue en de limpides soirs
Résonne dans ma tête au rythme de l'allure.
Le matin, je m'éveille aux grelots du départ,
En route ! Un vent nouveau baigne ma chevelure,
Et je vais, fier de n'être attendu nulle part.
Questions d’observation (8 points)
1. Identifiez et analysez la figure de style du premier vers. Par un relevé des indices lexicaux et des images, montrez comment elle trouve sa confirmation dans tout le poème. (3 points)
2. « ... Allons
Vite! vite! en avant ... »
Etudiez le rythme de ce passage du poème. Quelle impression suggère-t-il ? Relevez un effet analogue dans une strophe du poème. (2 points)
3. Repérez les indices d’énonciation (indices personnels, marques de la subjectivité). Qu’en déduisez-vous de la tonalité du poème ? (2 points)
Questions d’analyse, d’interprétation ou de compréhension (12 points)
1. En vous appuyant sur une étude du lexique, des images et du rythme du poème, vous direz quelle idée le personnage se fait de lui-même et des autres (6 points)
2. Vous caractériserez l’errance du tsigane en montrant ce qu’elle symbolise. (6 points) |
bisounoursgrandamour
Membre
(41 ans)
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Post� le 09/01/2006 � 00:19 Juste pour information (parce que je ne vais pas tout faire quand même), la réponse à la question 1 est : c'est un zeugma (ou zeugme), comme dans "Vêtu de probité candide et de lin blanc" de Victor Hugo, c'est-à-dire un décrochage sémantique dans l'utilisation du terme introducteur (ici la course), qui est pris dans deux sens différents à travers une même structure syntaxique. Donc, téléscopage ici de la course du narrateur (sens propre) et de la course de la vie (sens figuré). Cela provoque une concaténation du sens qui ouvre au poème une faille (au niveau sémantique). Les indices sont aisés à relever. Concernant son rôle dans le texte, ce n'est pas bien compliqué il me semble. Souvenons-nous que le trope (la figure de style) signifie avant tout la Poésie, avant d'avoir un rôle réel. |
